23/06/2025

✊ Mariage annulé à Chalon-sur-Saône : Quand défendre l’État de droit devient un acte de résistance

 

Image d'illustration

Depuis la publication de notre article sur l’annulation d’un mariage par le maire de Chalon-sur-Saône, un flot de réactions a déferlé sur les réseaux sociaux. Parmi elles, beaucoup de soutien, mais aussi un nombre inquiétant de propos méprisants, ignorants, et parfois ouvertement haineux.


Qu’on se le dise : ce débat dépasse largement le fait divers local. Il soulève une question centrale pour toute démocratie digne de ce nom : peut-on gouverner par émotion, préjugé ou opportunisme en s’asseyant sur les droits fondamentaux ?


🛑 Non, défendre le droit n’est pas défendre l’incivilité

À tous ceux qui nous accusent de « défendre les délinquants », rappelons ceci :
👉 Critiquer une décision arbitraire d’un maire n’équivaut pas à soutenir les comportements irresponsables.
👉 Ce qui s’est passé sur la voie publique ce jour-là relève du rôle des forces de l’ordre, pas de la suppression d’un droit fondamental pour un couple de citoyens français venus se marier légalement.

Annuler une union civile parce que des invités ont mal agi, c’est punir les innocents pour les fautes des autres.
Cela s’appelle un abus de pouvoir.


⚖️ Le droit est clair, même s’il déplaît à certains

Le Code civil ne laisse aucune place au doute :

Article 75 du Code civil : L’officier d’état civil doit célébrer le mariage dès lors que les conditions sont réunies.

Les seules raisons pour reporter une union sont :

  • un empêchement légal (fraude, bigamie, absence de consentement, etc.)

  • un danger grave et immédiat (évacuation d'urgence, alerte attentat, etc.)

Un cortège bruyant n’est pas un motif prévu par la loi. Point final.


🧠 La haine ne remplace pas l’argument

Entre les commentaires qualifiant certains citoyens de « racailles », les attaques personnelles contre ceux qui défendent la légalité, et les amalgames douteux sur les prénoms, l’origine ou la loyauté à la République, le niveau du débat est descendu bien bas.

📌 Insulter n’est pas argumenter.
Répéter « bravo Monsieur le Maire » n’est pas une démonstration juridique.
Et se dire patriote ne donne pas le droit de bafouer les lois de la République.


💥 Une mairie n’est pas une arène politique

Le maire de Chalon a le droit d’être ferme. Il n’a pas le droit d’user de sa fonction pour faire passer des mesures d’exclusion ou d’humiliation publique. L’État de droit ne se plie pas à l’humeur du moment ni à la colère populaire.

Aujourd’hui, un mariage annulé.
Demain, quoi ? Un refus d’inscription scolaire ? Une interdiction de louer une salle ?
Quand on banalise l’arbitraire, il finit toujours par frapper ceux qui ne s’y attendaient pas.


📢 À celles et ceux qui nous soutiennent (et aux autres)

Nous continuerons à défendre :

  • La rigueur du droit face aux excès de pouvoir.

  • Le respect de tous les citoyens, quelle que soit leur origine, leur quartier ou leur cortège.

  • La justice individuelle contre les punitions collectives.

Car c’est cela, être républicain. Et c’est cela, être responsable.


✍️ En conclusion

Les insultes ne nous feront pas taire.
Les menaces voilées ne nous feront pas plier.
Et les procès d’intention ne remplaceront jamais les principes fondamentaux du droit français.

Nous appelons à un débat digne, argumenté, informé.
Et nous invitons tous ceux qui pensent encore que « tenir une ville » signifie « faire ce qu’on veut » à relire la Constitution.

Oui, la loi protège.
Même quand elle dérange.
Surtout quand elle dérange.

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