07/07/2025

Paris : Fousseynou Cissé, un migrant musulman sauve six personnes des flammes

 

Capture d'écran

Une leçon d’humanité que les racistes devraient méditer

Vendredi 4 juillet, dans le nord de Paris, un drame a été évité de justesse grâce à un acte de bravoure qui force le respect. Dans un immeuble du 18e arrondissement, un incendie violent s’est déclaré, dévastant plusieurs appartements et une terrasse. Très vite, les flammes se sont propagées, piégeant une famille entière au sixième étage. Les cris, la panique, les flammes… Et dans ce chaos, un homme a fait le choix de risquer sa vie pour sauver celles des autres : Fousseynou Cissé.

Il n’est ni pompier, ni formé au sauvetage. Il est simplement un homme, un voisin, un migrant venu chercher une vie meilleure en France. Et ce jour-là, il a incarné, mieux que beaucoup, ce que signifie être solidaire. Tandis que les flammes dévoraient l’immeuble, Fousseynou est passé par sa propre fenêtre pour rejoindre la famille coincée. Suspendu entre deux appartements, sur un minuscule rebord, il a sauvé les trois enfants, dont deux nourrissons, avant de venir en aide aux adultes.

Son récit est bouleversant de simplicité et de courage : « J’étais obligé d’y aller. Deux bébés, deux nourrissons… Tu as le corps qui te guide, et il faut y aller ». On le voit dans la vidéo du sauvetage – image saisissante – attraper les bébés tendus depuis la fenêtre, les transmettre par la sienne à un autre voisin, puis guider le reste de la famille vers la sécurité, à mains nues, les pieds sur quelques centimètres de pierre. Un faux pas, et c’était la mort. Mais Fousseynou n’a pas hésité.

Cet acte, que beaucoup qualifieraient de « surhumain », révèle en réalité la puissance du lien humain quand il transcende la peur, le danger, et surtout les préjugés. Car Fousseynou, migrant, musulman, n’est pas exactement l’image que certains aiment véhiculer dans les discours xénophobes. Il n’est ni profiteur, ni dangereux. Il est l’incarnation du courage, du sacrifice, de l’entraide. Il est un héros, tout simplement. Et il est temps que la société française, si souvent tentée par les discours de repli, ouvre les yeux sur ces réalités-là.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ne s’y est pas trompé : « Dans une société qui tend vers l’individualisme, le courage dont a fait preuve Fousseynou Cissé devrait tous nous inspirer. Bravo à vous, vous êtes un héros ». Mais ce n’est pas seulement une leçon de bravoure. C’est une gifle donnée à tous ceux qui, quotidiennement, jettent l’opprobre sur les migrants, sur les musulmans, sur les « autres ».

Fousseynou n’a rien demandé. Il n’a pas attendu les caméras, ni les médailles. Il a agi. Parce que des vies étaient en danger. Parce qu’il était là. Parce que c’était humain. Et pendant ce temps-là, dix résidents de l’immeuble ont été intoxiqués par les fumées – huit d’entre eux étaient encore hospitalisés samedi soir. L’enquête est en cours pour déterminer l’origine de l’incendie, mais une chose est déjà certaine : sans l’intervention de ce voisin hors du commun, le bilan aurait pu être dramatique.

Alors oui, il faut le dire haut et fort : un migrant musulman a sauvé des vies là où d’autres détournent le regard. Là où certains crient à l’invasion, lui, tend la main. Là où certains veulent ériger des murs, il construit des ponts, parfois au péril de sa vie. Et cela mérite mieux qu’un simple remerciement : cela mérite la reconnaissance de toute une nation.

Car dans une époque où l’on tente de faire croire que la solidarité a disparu, que l’étranger est une menace, que l’Islam serait incompatible avec nos valeurs, l’histoire de Fousseynou Cissé est un rappel brutal mais nécessaire : ce sont les actes qui font l’homme. Et parfois, ce sont ceux qu’on ignore, qu’on pointe du doigt, ou qu’on rejette, qui se révèlent les plus dignes.

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